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  • un qui connaît la truffade, les salers  et le magnifique plateau 

    Extrait. Jean-Paul demeurait quelqu'un d'extrêmement lucide. S'il envisageait de passer [boxeur] professionnel, c'était surtout parce qu'il adorait l'ambiance des salles de sport, la camaraderie existant entre les boxeurs et ce côté chaleureusement populaire dans le bon sens du terme. Mais, en dépit d'une "bonne droite", il savait qu'il ne deviendrait jamais un champion, et ce pour une bonne raison : il n'avait pas "assez faim". En effet, la plupart des apprentis boxeurs étaient des hommes issus de la rue, des types fauchés qui avaient la rage au ventre, pour qui le sport était une manière de se hausser hors de leur statut social. Belmondo, lui, restait un fils de bourgeois qui savait pouvoir compter sur ses parents. Donc, Jean-Paul n'appartenait par véritablement au même monde. Tout de même la boxe lui apprit la "hargne", la ténacité, l'endurance et le goût de la lutte. 

    Et puis un incident suspendit son apprentissage de boxeur. A l'âge de seize ans, Jean-Paul souffrit d'une primo infection. Les médecins se penchèrent sur son cas et, dans un même élan, annoncèrent que le bon air lui serait éminemment profitable. Ses parents l'envoyèrent à Allanche dans le Cantal où, durant près d'un an, il partagea la vie des bergers. Pour le jeune Parisien, ce fut comme une révélation : la nature, le calme, les animaux. Ses journées, il les passait à construire des cabanes, à observer les verts pâturages et à surveiller les moutons. Le soir, il s'arrangeait pour dormir dans les granges où, pour la première fois, il rêvait à son avenir. Il écrivit des lettres enflammées à sa famille, expliquant en long et en large que son avenir se situait là, près des moutons. Mais en dépit de ses apparences tranquilles de futur berger, Jean-Paul laissa exploser sa véritable passion : la comédie. 

    "Je suis effectivement parti à Allanche, admet-il. Ca me plaisait beaucoup. J'ai gardé des moutons avec les copains. Mais c'était aussi l'époque où la plupart des villages de France organisaient des kermesses cyclistes. J'y allais tout le temps, je faisais beaucoup l'idiot, le clown, je faisais rire tout le monde. Dans ces kermesses, il y avait des concours de camelots : celui qui vendait le plus de n'importe quoi. Je participais à tous ces concours et je les gagnais toujours. C'est en cela qu'Allanche m'a aidé à exprimer mon désir d'acteur". 

    Lorsque Jean-Paul oublia ses aventures campagnardes et remonta sur Paris, M. et Mme Belmondo posèrent la fameuse question de confiance à ce fils si turbulent qui ne brillait dans aucune matière scolaire : "Que veux-tu faire ?"

    Sa réponse claqua comme un défi : "Acteur !"



    Philippe DURANT, Belmondo, éditions Robert Laffont, 2011

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